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CONCLUSION

Au monstrueux accouplement, dû au proxénétisme juif, des internationales communiste et ploutocratique s’oppose, au dernier acte de cette guerre, l’alliance des nationalismes européens. Face à la collusion des forces britanniques, américaines et soviétiques unies pour détruire se dresse une communion de peuples associés pour construire.

D’un côté l’appétit, de l’autre l’idéal. Ici de puissants moyens coordonnés, au service d’un mouvement spirituel populaire dirigé par un chef génial, là des moyens épars, stagnants, au service d’une coalition d’intérêts matériels à laquelle obéissent des « dirigeants » valétudinaires et flottants.

Comment l’issue serait-elle douteuse ?

Le 8 juillet dernier, la marine de guerre américaine a, sur l’ordre de Roosevelt, débarqué en Islande. Comme un correspondant de presse lui objectait le lendemain 9 juillet que l’Islande n’appartenait pas à l’hémisphère occidental auquel il avait tant de fois déclaré vouloir borner sa « protection », le président a répondu, selon sa coutume, par une pirouette : « Mon point de vue sur les pays qui appartiennent ou n’appartiennent pas à l’hémisphère occidental dépend du dernier géographe avec lequel j’ai parlé. » Sic ! Et il a poursuivi par ces mots : « Il y a des territoires en dehors de l’hémisphère occidental qui sont de la plus haute importance stratégique pour la défense de celui-ci. » Après quoi il a laissé dire que l’occupation de la terre européenne d’Islande préludait à celle des Açores, des îles du Cap Vert et de Dakar.

Si l’occupation de l’Islande est un acte de provocation, l’attaque des Açores et de Dakar serait un acte de guerre contre le Portugal et la France qui y répondraient comme il convient.

Quelle justification les États-Unis allèguent-ils de cette politique d’agression ? Que les Allemands « pourraient » eux-mêmes se servir un jour de ces bases pour lancer une attaque contre leurs rives ! Toujours le même biais hypocrite, et puéril, qui consiste à se décharger sur l’adversaire des responsabilités auxquelles on s’expose et que l’on n’ose prendre.

Comme si l’Allemagne pouvait seulement envisager d’attaquer l’Amérique au delà des océans !

Ces malices cousues de machiavélisme et de candeur, deux mots qui jurent d’être accouplés, tiennent lieu d’arguments à la Maison Blanche aussi bien qu’à Downing Street. Elles ne peuvent plus tromper personne.

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