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300.000, tandis que les États-Unis, en consommant 750.000 tonnes, en produisent près de 900.000. Il en est de même pour le plomb : consommation eurafricaine 850.000 tonnes, production industrielle 400.000, consommation américaine 840.000 tonnes, production industrielle 620.000 ; pour le zinc : consommation eurafricaine 710.000 tonnes, production industrielle 580.000, consommation américaine 780.000 tonnes, production industrielle 520.000. Mais l’industrie européenne a l’avantage en ce qui concerne l’aluminium dont elle produit 117.000 et consomme 101.000 tonnes, alors que l’industrie américaine n’en produit que 80.000 tonnes pour une consommation de 100.000. Enfin, la production d’électricité est en Europe de 90 milliards de kwh., celle des États-Unis de 105 milliards.

En résumé les grandes industries des deux groupes sont d’un ordre de grandeur comparable, et celles de l’Eurafrique possèdent en sources d’énergies latentes, en matières premières inexploitées, en débouchés aussi, d’immédiates possibilités supérieures à celles de l’Amérique.

Quant à l’industrie des textiles naturels, l’Europe possède pour le coton 2.200.000 métiers et 105 millions de broches, les États-Unis 750.000 métiers et 35 millions de broches ; pour la laine, 370.000 métiers européens avec 19 millions de broches, 90.000 métiers américains avec 5 millions de broches ; pour la soie naturelle, 180.000 métiers européens contre 110.000 américains ; pour le lin, 215.000 métiers contre 300, 3 millions de broches contre 8.000 ; pour le jute, 45.000 métiers européens et 950.000 broches contre à peu près rien. Supériorité de l’Europe sur toute la ligne, et qui devient écrasante avec l’intervention des textiles de remplacement dans la fabrication desquels elle enregistre, spécialement en Allemagne et en France, une remarquable avance : production de rayonne européenne en 1938 = 230.000 tonnes, production des États-Unis 120.000 tonnes ; production européenne de fibres textiles artificiels 260.000 tonnes, production des États-Unis 13.000 tonnes.

Pour la cellulose et la pâte à papier, l’Europe en produit 8 millions de tonnes qui lui suffisent ; les États-Unis en produisent seulement la moitié, 4 millions de tonnes, en sus dequelles ils en importent 1 million et demi. Pour le papier lui-même, l’Europe en fabrique plus qu’elle n’en consomme, 8 millions de tonnes ; bien qu’en fabriquant 9 millions de tonnes, les États-Unis en achètent 2 millions.

Les industries chimiques américaines représentent 45 % de la production mondiale, les industries européennes 35 %. Les premières ont été longtemps avantagées par le fait d’une beaucoup plus grande abondance de sulfure, mais les secondes se sont affranchies de ce produit de base et lui ont substitué le gypse et l’anhydride : la partie est désormais égale.

Quant à l’industrie des machines — machines outils, textiles, à coudre, agricoles, motrices, etc., — on peut considérer les États-Unis comme susceptibles de doubler en quantité et de surclasser généralement en qualité la production européenne. On connaît l’extraordinaire essor de l’industrie automobile américaine — pour ne parler que de celle-là, — à laquelle des ventes sans cesse ac-

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