Page:Bordat - L'Esprit continental. Les États-Unis contre l'Europe, 1943.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.

jugé le plus favorable auprès des masses qui, sans même le connaître, l’acclamèrent pour le seul motif qu’elles en attendaient un changement. Nous verrons ce qu’il en advint.


L’ALLEMAGNE EN 1933

La position de l’Allemagne en 1933 n’était pas moins critique que celle de l’Amérique, mais pour des raisons différentes. La crise américaine était née d’un excès de fortune ; la crise allemande, d’un excès de misère. La crise américaine résultait d’un état d’esprit local, d’un entraînement spéculatif, d’une fausse manœuvre économique ; la crise allemande avait pour origine une guerre perdue, un traité imposé, une situation de fait, une servitude.

Tandis que les États-Unis se trouvaient au summum de la puissance et de la richesse, le Reich était anéanti. Ses moyens de production, diminués par le fait d’amputations territoriales, paralysés par le manque de ressources et la perte de débouchés, avaient été en partie absorbés par la fourniture aux ex-alliés de matières et de machines au titre des « réparations ». Sa richesse intrinsèque était hypothéquée. Il avait perdu tout crédit, vivait mal, et mangeait à peine à sa faim. Il avait à soutenir 7 millions de chômeurs, plus de 20 millions de personnes, plus du quart de sa population. Enfin, son régime politique branlant le livrait aux menées du marxisme et aux intrigues du communisme.

Si les États-Unis souffraient d’indigestion, l’Allemagne se mourait de consomption.

Lorsqu’il fut appelé au gouvernement, Hitler était fort loin de bénéficier des mêmes chances que Roosevelt. Celui-ci concentrait tous les pouvoirs ; celui-là devait les conquérir.


RÉSULTATS COMPARÉS OBTENUS EN 1939

Les résultats de l’expérience Roosevelt et de la méthode Hitler ont été nettement dissemblables. Alors que les succès du New Deal ont été partiels et temporaires, ceux du National-Socialisme ont été complets et constants. La crise allemande a été résolue ; la crise américaine n’a été qu’apaisée. Les chiffres et les faits le démontrent péremptoirement.

La production industrielles allemande, accrue sans heurts et d’année en année avec une régularité d’horloge, est passée de l’indice 100 en 1932 à l’indice 237 en 1938 ; la production industrielle des États-Unis, partie de l’indice 100 en 1932, a atteint en 1937 l’indice 171,4 mais est retombée en 1938 à l’indice 134,4.

— 10 —