quel débit on en feroit ! Mais nous
avons la mal-adresse d’en offrir en
secret aux jeunes pucelles & à celles
qui se font passer pour telles ; nous
avons, dis-je, la mal adresse de leur
offrir de l’argent, et encore nous avons
bien de la peine à en faire un bon
débit.
Ne vous plaignez point, l’Abbé ; il s’en faut beaucoup qu’il en coûte à votre bourse. Je vous ai bien payé votre eau… Je vous ai fait donner un évêché pour avoir dix fois arrosé mon jardin. Vous avez outre cela de bonnes abbayes. Que vous faut-il davantage ? L’Abbé, prenez en main votre arrosoir ; arrosez mon jardin.
Votre jardin est comme une éponge, et même plus qu’une éponge ; car si-tôt qu’elle a ce qu’elle peut contenir d’eau, elle cesse de boire. Au contraire, votre jardin reçoit toujours de l’eau sans pouvoir jamais avoir une humidité suffisante. Si-tôt répandue, si-tôt il est sec.