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que vous ne serez plus fâché contre moi. Je me repens bien d’avoir été la cause de votre disgrâce.

Le Cardinal.

Je vous le pardonne de tout mon cœur. Mais permettez-moi de faire de petites observations. Depuis près de quatre ans que je ne vous ai vue ; il est bien temps que je vous ouvre mon cœur, & que je vous demande le ſujet de votre haine contre moi.

Antoinette.

Je ne voulais plus en parler. J’aurais désiré que vous eussiez mis cette affaire dans l’oubli. Mais puisque vous me le demandez ; je vais vous le dire en deux mots. Vous rappellez-vous qu’un ſoir, lorsque je vous demandai de venir coucher avec moi, vous me dites que vous alliez vous rendre chez moi. Vous manquâtes à votre parole. J’appris que vous étiez chez la Lamotte. Je fus si vivement piquée de cette ſottise que dès lors je vous jurai une haine éternelle. Mais je l’ai oubliée. Vivons désormais en bonne intelligence.