Page:Bonnières - Contes des fées, 1881.djvu/66

Cette page n’a pas encore été corrigée
59
LE PETIT CASTEL DE CIRE

« J’aime un Prince que je n’ai vu
« Qu’en songe encor, cette nuit même ;
« Rien ne m’est plus, sinon qu’il m’aime
« Et qu’il m’a prise au dépourvu.
« Amour donc jamais ne nous laisse
« Sans aimer, car je ne suis plus,
« Malgré mes dédains résolus,
« Que joie, espoir, trouble et faiblesse
— « Le lieu de mon songe était tel,
« Que je vis en cette aventure
« Ce même jardin en peinture,
« Ces fleurs et ce petit Castel
« Que vous m’avez sur la colline
« Tout bâti de cire, au dessus
« Du petit lac aux bords moussus
« Et de ce jardin qui décline.
« Ce fut là qu’il me vint chercher
« Et me put expliquersa flamme
« En mots si vrais, que jusqu’à l’âme
« Son bel amour me sut toucher
« Et comme en un miroir immense