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III



COMMENT SAUGE-FLEURIE ALLA TROUVER LE PRINCE EN SON CHATEAU



Or nul pouvoir ne pouvait s’opposer,
Malgré l’arrêt de notre Vieille en rage,
Au libre emploi de son gentil courage
Non plus qu’au choix de son premier baiser.
— Sauge, à pied donc comme en pèlerinage,
Alla trouver le Prince en son château,
Et tout le long de la route un manteau
Rude et grossier cacha son personnage.
Elle arriva par la pluie et le vent,
Sur elle ayant laissé crever la nue ;
Et, si d’abord fut des gens méconnue,
Ne surprit point le Prince en arrivant.

— « Mon cœur, dit-il, vous attendait, Princesse ;
« Du bois au lac, je vous cherchais, ma Fleur,
« Et fatiguais du cri de ma douleur
« L’onde et le ciel, n’ayant repos ni cesse. »