Page:Bonnières - Contes des fées, 1881.djvu/28

Cette page n’a pas encore été corrigée

Etait un pauvre petit page ;
Il n’avait aucun équipage,
Or, ni joyaux, ni palefroi :
Le rang ne vaut âme bien faite.
Son nom de page était Parfait,
De ce que son âme, en effet,
Comme sa mine, était parfaite.

L’Infante l’aimait en secret,
Bien qu’encore aucune parole,
Bouquet parlant ou banderole
Eût assuré l’amant discret,
Et notre amant, mélancolique,
D’autre part, ne pouvait oser
A si grande Dame exposer
Sa très amoureuse supplique.
Ils faisaient pourtant de grands voeux,
Ne voulant qu’être unis ensemble.
Tout en n’avouant rien, ce semble,
Ne peut-on compter pour aveux
Rougeur et trouble en l’attitude