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CHARLOT S’AMUSE

brassa avec rage. Cette percale qui conservait de fortes odeurs de femme raffolait, il redescendit.

Cette fois, il alla s’asseoir sur l’autre berge, celle du quai Valmy, afin d’être en face de sa maison. Il but une dernière lampée, puis, encore une fois, il regarda le trou où il allait mourir. La lune s’était élevée dans le ciel, et, dans le creux du bassin, elle mettait à présent un grand rectangle lumineusement irradié, qui avait la longueur de l’écluse, mais que l’ombre d’une des parois rétrécissait. Une charogne y tournait lentement dans le lent mouvement rotatoire qui naissait sous le jet des portes. Il chercha à savoir ce que c’était, chien ou chat ; toutefois, il n’eut pas un dégoût. Et l’odeur respirée dans le jupon lui revenant nette et troublante, il voulut, avant de mourir, goûter encore, dans un suprême avachissement, la douceur des solitaires caresses, mais il s’épuisa en vains efforts : l’alcool avait éteint ses sens.

— Merde ! jura-t-il, furieux de cette dernière désillusion et de cette subite impuissance. Et las d’attendre, exaspéré, il mit deux moellons dans ses poches et lia aux chevilles avec son mouchoir ses pieds qui pendaient sur l’abîme. Puis, il considéra l’enfant, toujours endormi sur sa poitrine :