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CHARLOT S’AMUSE

rage de luxure, affamés de jouissances, et chacun sentait sa volupté s’augmenter de celle de son conjoint.

Charlot était comme affolé. Le jour, à son bureau, il ne pouvait travailler, s’il se mettait à songer à sa maîtresse. Souvent, il demandait à s’absenter une demi-heure, et courait jusque chez lui éteindre ses rêves dans de la réalité.

Docile, Fanny se prêtait à ses subits caprices, elle abandonnait son travail et se jetait dans les bras de son « petit homme ». Bientôt, elle se pâmait. Elle avait le spasme cynique et des attitudes passionnelles qui ravissaient son amant. Il la serrait à l’étouffer, la regardant frissonner de plaisir, guettant les soupirs entrecoupés et singultueux qui s’échappaient de ses lèvres et soulevaient ses deux seins. Elle se roidissait ; aussitôt il précipitait ses caresses, jusqu’à ce qu’elle eût le globe de l’œil porté en haut ; et il riait, pris d’une extase délirante, à la voir se tordre, le cou et le tronc renversés en arrière, avec des mouvements cloniques et convulsifs du bassin, et une contraction involontaire des membres. Alors, il l’embrassait sur les lèvres, l’achevant. Elle avait un subit tressaillement très long, une spasmodique agitation de tout son système musculaire, et poussait des cris étouffés. Puis, venait une pâ-