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CHARLOT S’AMUSE

ment deux cartes, il allait ramener avec lui. Bien qu’il ne fût que pour quelques jours à Paris, il le soignerait, il l’aiderait d’abord, après le cours il l’emmenait déjeuner.

Charlot, inondé de bonheur, l’œil rayonnant, ne put que balbutier un remerciement en serrant la main du brave garçon que le hasard remettait sur sa route et à qui il devait déjà sa position. C’est en bénissant les singes, à son amour desquels il devait cette rencontre, qu’il pénétra dans l’hôpital, en montrant sa carte au gardien. Où allait-il ? il ne savait, et ne songeait qu’à son heureuse chance, en traversant sans les voir les enfilées interminables des cours et des jardins.

Enfin, son compagnon lui dit : « Nous y sommes ! » et le poussa dans un petit escalier de bois au bout duquel s’ouvrait une salle étroite, très longue, remplie de gradins, couverts de bancs et de chaises, qui descendaient jusqu’à une estrade, pareille à une scène de café-concert. Les deux amis s’assirent. Charlot, distrait, regardait vaguement la foule d’étudiants qui déjà s’étageait dans la salle, l’emplissant d’un bourdonnement de conversations. Et complaisamment, le docteur Jolly lui expliqua les appareils qu’on voyait sur l’estrade, les figures peintes sur des châssis qui pivotaient