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CHARLOT S’AMUSE

lasse bruissante. Bientôt, elle se leva. Involontairement, il ne perdait pas un seul de ses mouvements, gêné par ce voisinage immédiat qui ne lui laissait aucun doute sur l’intimité de l’occupation de la femme. Surpris, lorsqu’elle eut achevé, de ne point l’entendre regagner son lit, il se dressa sur son coude, l’épiant. Et, tout à coup, il la sentit qui se coulait, demi-nue contre lui.

Elle l’avait entouré de ses bras, écrasant sa tétine pendante et flasque contre la barbe de l’homme stupéfait, et, étouffant ses injures sous de furieux baisers, elle l’étreignait, lascive, avec rage. Il résistait, la repoussant brutalement, pris d’une immense colère et d’un horrible dégoût, mais n’osant crier par peur de réveiller l’enfant.

Longtemps, il se débattit, roulant avec elle sur le plancher, et sentant sous ses membres nus la fraîcheur écrasée des épluchures. Soudain, elle feignit de céder, le lâchant d’une main ; mais comme profitant de son avantage, il la décollait de contre lui, Rémy comprit brusquement, sous les coups répétés d’une obscène caresse, que sa volonté allait fléchir. Il résistait encore mollement, la sentant se cramponner à lui et, quand il la repoussait, secoué par une atroce douleur qui se fondait peu à peu