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CHARLOT S’AMUSE

manqua mourir à ce dernier coup, et lorsqu’il revint à la vie, ce fut au tour de sa protectrice de se mettre au lit.

La pauvre femme se désolait à la fois de voir son protégé si maladif et de renoncer à sa chère espérance : Charlot avait parfois des accès épileptiformes, il ne pourrait jamais être prêtre. C’était là pour la vieille fille un incessant crève-cœur. Depuis deux ans, elle avait dû congédier son beau rêve, mais elle ne s’en consolait pas, et, lorsque au chevet de son fils adoptif, elle veillait, anxieuse et souffrant plus que lui, elle ne parvenait pas toujours à taire sa cruelle désillusion. Alors, Charlot se soulevait sur ses coussins, l’attirait près de lui, l’embrassant avec de câlines caresses ; et, soudain toute heureuse, elle se reprenait à bénir le bon Dieu, Elle ne quittait son « cher petit » que pour courir aux offices, le grondant affectueusement de ce qu’il voulût la retenir, et ne comprenant pas, la pauvre âme, que l’adolescent, conscient de sa faiblesse, souhaitait la garder près de lui pour ne pas risquer de céder aux tentations qui assaillaient sa solitude oisive.

Sa chute, en effet, s’accélérait furieusement, avec une névrose génitale consistant en une répétition singulière et surhumaine de l’acte