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CHARLOT S’AMUSE

sortie de son enfant d’adoption. Elle voulait l’avoir constamment près d’elle, pouvoir le choyer à toute heure et l’élever à sa guise. Elle y réussit. Le petit Parisien n’alla plus chez les maristes que comme externe et s’installa chez sa « maman ». Sa joie fut immense et si communicative que la vieille fille, toute remuée, manqua ce soir-là le Mois de Marie.

Charlot était depuis un mois chez elle et l’on ne reconnaissait plus en cet enfant bien élevé, bien portant, le gamin malingre que le train de Paris avait amené quelque temps auparavant, lorsqu’il eut brusquement une rechute et de nouveau céda à ses pernicieuses habitudes. Le mal éclata avec d’autant plus de violence qu’il avait été vivement comprimé.

Cependant, malgré que le gamin fût gâté, et bien qu’il s’endormît moins vite à présent, n’éprouvant plus la bienfaisante fatigue qui, chez les maristes, l’écrasait chaque soir, interdisant à son accablement les débilitantes pratiques de jadis, quoiqu’enfin, les prédispositions morbides dont il avait hérité avec la vie, le poussassent à retomber tôt ou tard, il ne glissa point de lui-même, pour la seconde fois, sur la pente fatale. Il résistait aux appels instinctifs de la névrose génitale qui minait son pauvre être, luttant contre la crispation involontaire