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CHARLOT S’AMUSE

s’essayant à de maladroites câlineries d’une rudesse tendre. Par instants, par la porte entrebâillée, un museau de gamin apparaissait curieux, puis disparaissait bien vite, et, dans l’escalier, des rires d’enfant résonnaient en fusées claires.

Quand tout le monde fut parti, le directeur s’assit auprès du lit.

— J’ai, dit-il, une bonne nouvelle à vous annoncer, mon enfant : nous vous gardons… L’ouverture de l’école professionnelle est retardée jusqu’à ce que Monseigneur soit revenu du Concile, mais vous resterez ici. La personne charitable qui avait bien voulu se charger de votre éducation nous a priés de vous conserver, à la requête de ce bon M. Choisel.

Charlot, le cœur inondé de joie, balbutia un remerciement.

— Ne parlez pas, reprit le directeur, cela vous fatiguerait. Il faut prier le bon Dieu de vous guérir vite, pour que vous puissiez faire votre première communion.

L’enfant eut alors un frisson.

— Cher frère, murmura-t-il avec angoisse, est-ce qu’il faudra que je me confesse encore ?

— Sans doute, mon ami, répondit Isidore, mais ne vous effrayez pas : le bon Dieu vous a