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CHARLOT S’AMUSE

le brisant pour la vie dans le dérèglement de son innervation génitale, et écouler dans un emportement effroyable les dispositions morbides transmises au pauvre être avec la vie.

Cependant il ne descendit pas alors jusqu’au bout la pente glissante où le poussait son professeur. Celui-ci, à vingt-trois ans, sentait déjà sa sensibilité s’émousser et disparaître. Les manœuvres ordinaires étaient impuissantes à satisfaire ses sens qui retrouvaient seulement leurs aptitudes spéciales sous des manœuvres d’un perfectionnement trop raffiné pour que l’enfant pût s’y prêter et lui rendre caresses pour caresses. Charlot dut à une passagère anesthésie d’Origène d’échapper au monstrueux co-onanisme auquel frère Hilarion, par exemple, l’aurait certainement condamné. Son maître ne lui demandant aucune complaisance en retour du bonheur qu’il lui procurait et faisant, sans exiger de récompense, parcourir au plaisir toutes ses gammes, apparut au gamin grandi de bonté. Le petit l’aima dès lors, avec un emportement furieux, lui qui n’avait jamais connu la tendresse d’une mère et dont le cœur débordait d’affection.

Chaque soir, ils se retrouvèrent dans l’étroit cabinet mansardé. Charlot attendait impatiemment la visite de son maître, lui sautant au