Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/82

Cette page n’a pas encore été corrigée

Cette notion s’étendra & se diversifiera à l’infini si ajoutant des unités à d’autres unités ou combinant des unités avec d’autres unités, l’ame ne représente pas seulement par des termes, mais encore par des figures ce qui résultera de chaque addition ou de chaque combinaison. Si l’ame considere chaque objet comme un composé de parties placées immédiatement les unes à côté des autres ou les unes hors des autres, elle acquerra la notion de l’étendue. Si l’ame regarde une certaine étendue, celle de son doigt ou de son pied, par exemple, comme une unité, et qu’appliquant cette étendue sur une autre étendue elle recherche combien de fois celle-ci est contenue dans celle-là ou combien de fois celle-là est contenue dans celle-ci, elle parviendra à mesurer l’étendue, & comparant secrétement l’étendue des objets à celle de son corps elle nommera grands ceux dont l’étendue lui paroîtra surpasser beaucoup celle de cette portion de matiere à laquelle elle est unie : elle nommera, au contraire, petits les objets dont l’étendue lui paroîtra contenue un grand nombre de fois dans celle de cette