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est simplement apperçu. L’enfant qui n’articule point encore ne compare pas entr’eux différens objets : il ne juge pas par cette comparaison de leur convenance ou de leur disconvenance ; mais il reçoit les impressions de différens objets, & il cede sans réflexion à celles qui ont un certain rapport avec son état actuel, ses besoins ou son bien-être.

Il en est à peu près de même des jugemens qu’il forme sur les grandeurs & sur les distances. L’objet que sa main ou son œil saisissent en entier, ne l’affecte pas de la même maniere que celui sur lequel sa main ou son œil se promenent en tout sens. Du sentiment de l’étendue dérive celui des distances. Les objets interposés peuvent produire aux yeux de l’enfant l’effet d’un corps continu. Ces perceptions de l’étendue & de la distance se liant continuellement à de nouvelles perceptions & à de nouvelles sensations, les expériences se multiplient sans cesse et l’imagination retraçant vivement tout cela l’ame se détermine en conséquence.