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Le siege de l’ame est une petite machine prodigieusement composée & pourtant fort simple dans sa composition. C’est un abrégé très-complet de tout le genre nerveux, une neurologie en miniature. On peut se représenter cet admirable instrument des opérations de notre ame sous l’image d’un clavessin, d’une orgue, d’une horloge ou sous celle de quelque autre machine beaucoup plus composée encore. Ici sont les ressorts destinés à mouvoir la tête : là sont ceux qui font mouvoir les extrémités : plus haut sont les mouvemens des sens : au-dessous sont ceux de la respiration & de la voix, &c. Et quel nombre, quelle harmonie, quelle variété dans les pieces qui composent ces ressorts & ces mouvemens ! L’ame est le musicien qui exécute sur cette machine différens airs ou qui juge de ceux qui y sont exécutés & qui les répete. Chaque fibre est une espece de touche ou de marteau destiné à rendre un certain ton. Soit que les touches soient mues par les objets, soit que le mouvement leur soit imprimé par la force motrice de l’ame le jeu est le même ;