Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

entr’elles, soit dans la maniere dont elles sont excitées, soit dans les circonstances qui les accompagnent, soit dans les effets qu’elles produisent sur l’ame établissent entre les idées une liaison en vertu de laquelle elles se rappellent réciproquement. L’auteur de notre être ayant voulu que toutes nos idées dépendissent originairement des mouvemens ou des vibrations qui sont excités dans certaines parties de notre cerveau, le rappel de ces mêmes idées dépend vraisemblablement d’une pareille cause. Il est une modification de la force motrice de l’ame, qui en agissant sur les fibres ou sur les esprits y occasione des mouvemens semblables à ceux que les objets y ont fait naître.

L’imagination, qui d’un pinceau fidele & délicat retrace à l’ame l’image des choses, n’est de même qu’une modification de la force motrice qui monte les fibres ou les esprits sur un certain ton approprié aux objets qui doivent être représentés et semblable à celui que ces objets y imprimeroient par leur présence.