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corps, comme ces organes agissent sur elle. Elle meut les fibres des sens ; elle y excite des ébranlemens semblables à ceux que les objets y avoient excités ; & en vertu de la loi secrete de l’union les images ou les signes des idées attachés à ces ébranlemens se reproduisent aussi-tôt. Le sentiment intérieur nous convainc de la force motrice de l’ame, et cette preuve est d’une évidence que l’on tenteroit vainement d’affoiblir.

Voilà les principes généraux dont je suis parti et que j’ai tâché d’analyser dans ce petit ouvrage. Si quelques-uns de mes lecteurs trouvoient que j’ai rendu l’ame trop dépendante du corps, je les prierois de considérer que l’homme est de sa nature un être mixte, un être composé nécessairement de deux substances, l’une spirituelle, l’autre corporelle. Je leur ferois remarquer que ce principe est tellement celui de la révélation, que la doctrine de la résurrection des corps en est la conséquence immédiate. Et loin que ce dogme, si clairement révélé, dût révolter le déiste philosophe, il devroit, au contraire, lui paroître une