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l’ame ne forme des idées spirituelles qu’à l’aide des mots qui en sont les signes ; et ces mots prouvent la corporéité de ces idées. Nous ne savons ce qu’est une idée considérée dans l’ame, parce que nous ignorons absolument la nature de l’ame. Mais nous savons qu’à certains mouvemens que les objets impriment au cerveau répondent constamment dans l’ame certaines idées. Ces mouvemens sont ainsi des especes de signes naturels des idées qu’ils excitent ; & une intelligence qui pourroit observer ces mouvemens dans le cerveau y liroit comme dans un livre. Ce n’est pas qu’il y ait aucun rapport naturel entre des mouvemens & des idées, entre la substance spirituelle & la substance corporelle ; mais telle est la loi établie par le créateur, telle est cette union merveilleuse impénétrable à l’humanité.

Non seulement la premiere formation des idées est dûe à des mouvemens ; leur reproduction paroît encore dépendre de la même cause. À la faculté de connoître l’ame joint celle de mouvoir. Elle agit sur les divers organes de son