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diminue ; & cet affoiblissement graduel le conduit insensiblement à la vieillesse, qui est suivie de la mort.

L’homme, cet être excellent, dans lequel nous découvrons tant de traits d’une origine céleste, ne vivroit-il donc que la vie de l’éphemere ? Tant de vertus, tant de lumieres, tant de capacités à acquérir n’auroient-elles pour fin que d’embellir un instant le tableau changeant de l’humanité, en rendant à la société des services nécessaires ?

La raison peut élever ces doutes, parce qu’elle peut craindre d’être privée pour toujours d’un bonheur qu’elle desireroit qui ne finît point, et qu’ignorant le plan de l’univers, elle ignore si ce desir s’accorde avec ce plan. Mais lorsqu’elle réfléchit profondément sur la simplicité de l’ame et sur les perfections divines, elle y découvre des motifs suffisans pour se persuader que l’ame continuera d’exister après la destruction du corps grossier qu’elle anime aujourd’hui. S’il reste là-dessus quelques inquiétudes à la raison, c’est