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attentif découvre, que le moraliste étudie, que le législateur consulte.

La multiplicité des talens, des vertus ou des vices dans le même sujet rend le caractere plus compliqué, d’une décomposition plus difficile.

On a dit que c’est un caractere bien fade que de n’en avoir aucun. Ces termes expriment assez bien cette extrême médiocrité en tout genre, ce parfoit unisson de plusieurs riens, de plusieurs qualités manquées, qui laissent un homme dans une indétermination si complete qu’on ne sait à quelle classe il appartient ni quelle valeur lui assigner. Un tel homme n’a proprement ni talent ni vertu ni vice. Il en est de ces caracteres indéterminés, comme de ces visages qui n’ont point de physionomie, parce qu’ils n’ont aucun trait qui saille.

Il faut que l’éducation s’industrie beaucoup pour trouver dans un fond aussi ingrat quelque disposition qui mérite d’être cultivée par préférence. Elle ne doit cependant pas désespérer de ses