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les personnes avec lesquelles il auroit à vivre. Je l’intéresserois à l’observation de ces devoirs principalement par le bien naturel qui en résulte. Je les lui ferois goûter en les lui rendant toujours utiles, & en en bannissant avec soin la gêne, le dégoût & le chagrin. La table, le jeu, la promenade seroient l’école où il recevroit ses instructions. Les fables de La Fontaine l’amuseroient utilement. Je saisirois toutes les occasions qui s’offriroient naturellement de glisser dans son ame quelque vérité, de développer dans son cœur quelque sentiment. J’exciterois son petit amour propre par des éloges & des récompenses dispensés à propos & par une émulation bien ménagée. Je le formerois à la réflexion en conversant souvent avec lui & en lui laissant une grande liberté de m’interrompre & de dire tout ce qu’il penseroit. Je ferois rencontrer sous ses pas, comme par hasard, une de ces merveilles de la nature dont tous les yeux sont frappés : je lui en développerois peu-à-peu les particularités les plus curieuses et les plus à sa portée. Je lui ferois desirer de voir d’autres objets de ce genre.