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ou plutôt de l’accabler par cet assemblage de termes obscurs, métaphysiques & quelquefois contradictoires. Est-ce là cette religion annoncée aux simples et faite pour éclairer l’entendement & toucher le cœur ? Ou n’est-ce point plutôt un extrait de théologie scholastique ?

Que dirons-nous encore de la morale, déja si seche par elle-même, & qu’on prend soin de rendre encore plus rebutante par cette ennuyeuse cathégorie de vertus & de vices ?

Pour moi, si j’avois à dire ma pensée sur l’instruction des enfans, sujet si important, si rebattu, mais sur lequel on ne sauroit trop rebattre, j’avouerois que tous nos catéchismes me paroissent inutiles ou même nuisibles à cette fin. Je voudrois ne parler de Dieu & de la religion à l’enfant que lorsque sa raison auroit atteint une certaine maturité. Il me semble que l’idée assez claire & toujours présente du pouvoir paternel suffit pour diriger cet âge tendre, sans qu’il soit besoin d’y faire intervenir la notion