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arrêtée, défendue. Mais il n’en demeure pas là : le curieux est entre les mains du sage le fil qui conduit à l’utile : bon imagine de faire travailler ces araignées pour l’usage de l’homme. Il rassemble un grand nombre de ces insectes ; il recueille avec soin leurs coques jusques là inconnues ou négligées, & après avoir donné à la soie qui les compose les préparations convenables, il en forme des tissus d’une beauté parfaite, des tissus supérieurs à tout ce qu’on voit en ce genre. Il entreprend encore de tirer de cette soie des goûtes pareilles à celles que la chymie sait extraire de la soie des vers, & le mérite des nouvelles goûtes l’emporte à quelques égards sur celui des anciennes.

Réaumur suivant avec sa sagacité ordinaire les teignes domestiques, admire la façon ingénieuse de leurs fourreaux, l’art avec lequel elles savent les fixer, les alonger, les élargir. La même matiere qui sert à vêtir l’insecte sert à le nourrir. Réaumur observe avec surprise que les excrémens des teignes ont précisément la couleur du drap qu’elles