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qu’un mouvement differe d’une perception.

Par une conséquence naturelle du même principe, l’ame n’a point le sentiment de la méchanique et du jeu des organes sur lesquels elle agit librement, par cela même qu’elle agit sur ces organes. Cette action n’est point une idée : c’est un mouvement communiqué, un degré de force transmis. Tout ce que l’ame en connoît & que l’expérience lui enseigne, c’est le point du sensorium vers lequel elle doit diriger son action.

L’action des sens sur l’ame ne sauroit non plus lui donner le sentiment de leur structure & de leur maniere d’opérer. Dans l’ordre établi l’effet nécessaire de cette action est la perception d’un objet extérieur au sens qui en rend à l’ame les impressions. Ce n’est que par cette perception que l’action dont nous parlons affecte la faculté de sentir. Mais cette perception n’a rien de commun avec le mouvement qui en est la cause occasionelle. Ce qu’un mot est à l’idée qu’il représente, ce mouvement l’est, pour ainsi dire,