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loir des choses auxquelles la sphere d’activité de l’ame ne s’étend point. Prenons garde à ceci : l’ame toujours présente à elle-même, s’ignore elle-même. Elle agit à chaque instant sur différentes parties : elle exerce cette action le voulant & le sachant ; & elle ne connoît point la maniere dont elle l’exerce. Elle est unie de la maniere la plus intime à toutes les parties de son corps, & elle n’a pas le moindre sentiment de leur méchanique et de leur jeu. Seroit-ce donc heurter de front nos connoissances certaines que d’avancer, que la force motrice n’a été soumise à la direction de la volonté que jusques à un certain point et relativement à un certain ordre de mouvemens ? Y auroit-il de la contradiction à penser que la force motrice déploie son activité sur certaines parties en vertu d’une loi secrete, qui la rend indépendante à cet égard de toute volonté et de tout sentiment ? Cela répugneroit-il davantage à notre maniere de concevoir, que n’y répugne l’union de deux substances qui n’ont entr’elles aucun rapport ? Non assurément. Mais, nous sommes forcés par de bons raisonnemens d’admet-