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qu’elle a imprimés à son corps. Cependant, qui pourroit nier qu’elle n’en ait été la cause immédiate ? Comment admettre sans la plus grande absurdité, que le corps, une fois déterminé à se mouvoir, ait décrit seul toute cette longue courbe ? Quel méchanisme a pu changer tout-à-coup sa direction à la rencontre d’un obstacle & le ramener dans le bon chemin ? Prenons y garde ; ce n’est point ici un de ces phénomenes de l’habitude, qu’on pourroit entreprendre d’expliquer par la succession réïtérée des mêmes mouvemens. Il s’agit d’une suite toute nouvelle de mouvemens communiquée à la machine. Dans une semblable suite les mouvemens subséquens ne sont point déterminés par les mouvemens antécédens. Le premier pas n’est point cause nécessaire du second, le second du troisieme, &c. Il faut que le principe soi-mouvant détermine & dirige chaque mouvement en conséquence de certaines impressions. L’ame agit donc sans savoir qu’elle agit ? Ne précipitons point notre jugement. Notre philosophe s’est promené & n’a