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lequel nous écartons le bras droit quand le corps panche du côté gauche, ne le faisons-nous pas sans nous en appercevoir ? N’en est-il pas de même du mouvement par lequel nous fermons l’œil à l’approche imprévue d’un objet ? Combien de mouvemens très-compassés, très-ordonnés, très-variés tout ensemble un musicien, un danseur, un voltigeur, n’exécutent-ils pas sans réflexion ? Que n’aurions nous point à dire de tant de distractions qui surprennent ? Combien de ménalques qu’on diroit n’être que des automates spirituels ! Que ne nous fourniroient point les somnambules, plus automates encore ? Que ne puiserions-nous point dans les songes ? Nous lions en dormant de longues conversations : nous adressons des questions ; on nous répond ; & nous ne nous appercevons point que c’est nous qui dictons les réponses. Que dis-je ! Nous parlons, nous raisonnons, nous méditons dans la veille sans réfléchir le moins du monde à tout cela. Bien plus encore ; il est des mouvemens que nous sommes tellement appellés à faire machinalement, que si nous nous avisons de vouloir y apporter