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Puis donc que ces facultés n’existent que dans certains corps, elles ne sont point des attributs du corps, mais de simples modes.

Or, le mode a un rapport fondamental avec l’essence ; il découle nécessairement de quelque attribut essentiel. Nous ne voyons dans le corps aucune modification qui ne tienne à quelqu’un des attributs que nous lui connoissons. Nous pouvons déterminer, en quelque sorte, l’origine ou la génération de chaque mode.

Si donc la pensée, la volonté, la liberté sont des modifications du corps, ce sont des modifications absolument indépendantes des attributs par lesquels il nous est connu. Il y a plus ; ce sont des modifications que nous ne pouvons concilier avec ces attributs. Ceci mérite toute notre attention.

Lorsque nous jettons les yeux sur un païsage nous voyons à la fois & sans confusion un grand nombre d’objets. Nous voyons ces objets, non seulement