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l’objet : celle-ci est la somme de celles-là.

La lumiere qui se réfléchit de dessus un objet peut être considérée comme un corps solide, comme un faisceau de petits dards qui appuie par une de ses extrémités sur l’objet & par l’autre sur la rétine. L’ame touche, pour ainsi dire, l’objet de l’œil comme elle le toucheroit avec le doigt ou un bâton, mais cette espece de toucher est infiniment plus délicate que le toucher proprement dit.

Quand un objet réfléchit la lumiere de façon qu’elle souffre une dégradation continuelle depuis le milieu de l’objet jusqu’à ses bords, l’ame a la perception d’un globe. Lorsque la lumiere se réfléchit par-tout également, l’ame a la perception d’une surface plane. Mais comme la peinture d’un globe produit sur l’œil le même effet qu’un globe réel, l’ame ne peut distinguer ici l’apparence de la réalité que par le toucher ou par la connoissance qu’elle a des objets environnans. Il est d’autres illusions du