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premiers. L’ame apperçoit d’abord le rouge, l’orangé, le jaune. Mais ces mouvemens s’éteignent bientôt, et laissent appercevoir à l’ame les mouvemens plus foibles ou plus lents, d’où resultent les sensations des couleurs basses. L’ame voit saillir successivement le bleu, l’indigo, le violet.

Le noir, dans l’une & l’autre hypothese, n’est que la privation de tout mouvement.

Suivant l’optique newtonienne un corps n’est blanc que parce qu’il réfléchit la lumiere telle qu’il la reçoit, sans la modifier, sans y occasioner aucune de ces réfractions d’où naissent les couleurs. Pourquoi pendant que l’œil demeure fixé sur un papier blanc ou sur tout autre corps de même couleur ne sent-on point l’effet particulier des différens mouvemens que les petits rayons colorés impriment aux fibres qui leur correspondent ? En voici, ce me semble, la raison : les rayons de toute espece, mais confondus, que le papier envoie sans cesse dans l’œil, entretiennent les mou-