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qu’elles conservent plus ou moins de tems à proportion de leur espece. Un rayon solaire est, comme nous l’avons vu, composé de sept rayons principaux, qui portent chacun une couleur qui lui est propre & qui est invariable. Ces rayons séparés par le prisme & réunis ensuite par une lentille, se pénetrent intimement et ne présentent plus qu’un seul rayon de couleur blanche. Lors donc qu’un semblable rayon tombe sur la rétine, il excite dans toutes les fibres de chaque faisceau un ébranlement violent : l’organe en est même blessé. Au milieu d’une telle agitation l’ame ne distingue rien : les mouvemens particuliers se confondent & ne composent qu’un mouvement général dont l’impression est une. Tout se résout ainsi dans une seule sensation, & cette sensation est du blanc. L’ébranlement perdant peu à peu de sa violence par l’absence de la cause qui l’a produit, le cahos commence à se débrouiller ; les mouvemens particuliers deviennent sensibles, tout se démêle par degré. Les mouvemens auxquels tiennent les impressions les plus vives, les plus saillantes sont démêlés les