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n’est peut-être pas impossible de répondre aux difficultés qu’on fait contre cette hypothese. Si nous partons de l’analogie que nous venons d’observer entre la lumiere & le son, nous penserons que comme l’oreille a des fibres à l’unisson des différens tons, l’œil a de même des fibres à l’unisson des différentes couleurs ; mais au lieu que les fibres de différens genres sont distribuées dans l’oreille sur différentes lignes, nous supposerons qu’elles sont rassemblées par faisceaux dans toute l’étendue de la rétine et du nerf optique. Chaque faisceau sera composé de sept fibres principales, qui seront elles-mêmes de plus petits faisceaux formés de la réunion d’un grand nombre de fibrilles relatives aux diverses nuances. Enfin, il en sera des corpuscules de la lumiere comme de ceux de l’air. Un fait seulement paroît contraire à cette supposition. Si on ferme les yeux après avoir regardé fixement le soleil, on sera affecté d’une suite de couleurs qui se succéderont dans l’ordre des couleurs