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la fortune du jeune Almida, qui l’avoit servi dans une affaire d’estocade avec un courage allant jusqu’à la férocité ; et différentes missions auprès des provéditeurs des provinces de terre ferme ayant signalé l’Espagnol à la sollicitude du doge, il seconda les vues bienveillantes de l’adoptif, en faisant monter l’adopté au siége noir.

Almida accueillit sa nièce, la retint dans son palais. La poésie sombre empreinte dans son maintien, son visage, ses paroles, et inspirée par la colère furieuse de son amour insulté, plut à l’Espagno-Vénitien ; organisé dans le système moral des Almida, il reconnut avec joie son sang et ses instincts.

C’est le 24 mars que le doge reçut l’invitation, par le garde-des-sceaux de France, de livrer à la justice française Laure de la Viloutrelle et Élie Déé, devant être poursuivis pour rapt et empoisonnement, à la requête d’Antoine Minard, président à mortier au parlement de Paris. Le duc-roi fit parvenir aussitôt la requête à celui des Dix, faisant les fonctions