Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/331

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Un sanglot mal étouffé retentit près de lui, il souleva sa tête.

— César, mon bon fils !… c’est toi !… Pourquoi pleurer ? N’avons-nous pas tout dit sur l’événement de cette journée ?… Mon excellent fils, ne t’ai-je pas mille fois béni !…

— Attendez encore, mon père ! — demanda César de Nostredame d’une voix suppliante, — oh ! attendez un jour !… demain… qui sait… Vous ne voudriez pas mal faire en devançant le moment ?

Michel se leva bien lentement sur son séant, sembla chercher des forces en lui-même, restant quelques instans immobile et muet ; puis, tressaillant légèrement, il prit la main de son fils et lui dit, avec des temps de respiration fréquens : — Tu ne crois pas, mon fils, qu’en effet je veuille devancer le moment : tu sais trop bien que l’arrêt que j’ai porté sur ma vie est infaillible… et son accomplissement devroit-il être retardé de quelques instans, est-ce une raison pour hésiter à m’ensevelir ?… Tu sais