Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.

principe qu’une durée donnée et relative, dépendante de la rationalité du dogme par lequel ils sont formulés.

La naissance du christianisme fut le plus grand événement des siècles. Présenté comme culte au monde gangrené par les vices de ses fétiches, de ses dieux, de ses rois, de ses empereurs, de ses grands, de ses peuples, il avoit toutes les conditions d’immortalité humaine ; et, résumé tout entier dans l’acte de vie de l’homme infiniment bon qui portoit sa parole, il satisfaisoit à la foiblesse des intelligences de son temps avides d’images, et d’autant plus disposées à accepter des croyances nouvelles, qu’elles seroient personnifiées dans un être visible.

Le christianisme, qui régénéroit le genre humain par sa base, qui proclamoit les premiers droits de l’homme, l’égalité devant Dieu et devant la loi, qui enseignoit le riche par le pauvre, le puissant par le foible, fut le plus imposant appel au peuple qui jamais ait été prononcé : culte du souffreteux et de l’indigent, il attendrit, il anime à tous les vouloirs géné-