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s’agit maintenant de la constitution organique de l’église et du clergé. L’ignoble Jean Tetzel, religieux de Saint-Dominique, bavarde encore à Francfort-sur-l’Oder, pour gagner son salaire apostolique ; mais la question est trop avancée, elle le déborde. Les petits princes d’Allemagne, courbés par la pauvreté sous le joug de l’empereur, voient la richesse leur advenir par la spoliation des biens ecclésiastiques ; ils embrassent Luther et insultent le pape… Les princes se mettent à voler, le peuple à penser ! l’Allemagne au feu de la contradiction s’éclaire, elle est en marche, et elle se saisit de conviction pour le luthérianisme, le jour où Luther, traînant après soi la foule aux portes de Wittemberg, s’arrête devant un vaste bûcher, y jette audacieusement le décret de Gratien, les décrétales des papes, les clémentines, les extravagantes, la dernière bulle d’excommunication, et crie d’une voix de tonnerre, au pape, qui est à Rome, regardant la flamme hérétique dévorer le pan de sa tiare. Parce que tu as troublé le saint du Seigneur, tu seras brûlé au feu éternel.