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trouvé cette enfant, que je l’adopte, ne fût-elle plus ma Clarence !… Minard, je suis heureux !…

Et fléchissant sous la loi de la nature, Nostredame, appuyé sur le sein de son ami, lui laissoit voir sur son visage austère, si fortement caractérisé par l’âge, l’étude et la souffrance, les angoisses d’une foible femme et d’une mère.

— Oui, vous serez heureux, mon illustre ami, oui, votre fille va se parer à vos yeux si paternels, si indulgens, de la vertu du repentir… Vous serez heureux ! la reine le désire ; ce matin, avant le jour, un message de sa part m’a appris qu’elle venoit de vous rendre votre enfant.

— La reine, Antoine Minard !… La reine ! et madame de Valentinois ?…

— Elle auroit fait raser Clarence, elle l’auroit tuée plutôt que de la rendre aux caprices passionnés d’un homme dont l’aveuglement conserve un prix à ses attraits surannés…