Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/209

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Laure, parle au malheureux Michel !… Laure, miséricorde !… En est-ce assez ?… Voyons, t’arrêteras-tu, enfin ?

— Je ne m’arrêterai pas.

Nostredame fit un bond sur lui-même, les bras en avant, les doigts écartés et roidis ; les sanglots arrêtèrent sur ses lèvres le cri affreux sorti de sa poitrine. Après quelques secondes d’une angoisse nerveuse bien fatigante, il pleura, quoique son geste fût encore menaçant.

— Laure de la Viloutrelle, enfant maudit ! ce duel épouvantable que la fatalité de ma destinée a permis entre toi et moi, je pourrois le terminer à la manière dont tu l’as commencé ; je pourrois, obéissant aux instincts furieux d’une vengeance bien juste, — époux deux fois veuf par tes œuvres, père flétri dans son enfant prostituée par tes manœuvres honteuses, — me ruer, bête féroce, sur le monstre que l’enfer attache à moi, — t’étouffer dans mes bras, te déchirer de mes ongles, anéantir, avec ta vie, ta hideuse in-