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tête, presque rasée, étoit nue, mais ne s’abandonnoit pas dans sa pause ; la pensée du rêve étoit forte et la soutenoit droite.

Il y eut un instant où cet homme, portant sa main à son front, sans sortir de l’état de sommeil, le pressa avec une force convulsive, puis il murmura des mots sans suite, reprit, l’espace de quelques minutes, une complète immobilité, et en sortit pour se lever de son siége ; sa taille, d’ailleurs moyenne, était certainement grandie en ce moment par l’extraordinaire tension des muscles de son corps ; il marcha, toujours endormi, à pas comptés, gravement, parcourut deux fois la longueur de la chambre, se dirigea vers le lit, se pencha en avant, étendit son bras, plaça sa main où avoit battu le cœur de la personne morte, et presque aussitôt il prononça nettement, lentement, les yeux toujours fermés, ces paroles à peine interrompues par de légers repos.

— Je te l’avois dit, pauvre Ponce Gémel, c’étoit le poison !… Là, sens-tu ? à cette place