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par des muguets à fraises blanches et fines, à bottines ennoblies par l’éperon d’or.

En l’un de ces logis habitoient depuis les derniers jours de septembre de ladite année (1549) deux tourtereaux voyageurs, jeune garçon et jeune fille habillés comme on l’est à Venise, tendres l’un pour l’autre comme on l’est pendant la durée des lunes de miel, et insoucieux de l’avenir comme lorsqu’on croit être sûr de son lendemain.

Ces voyageurs, nouveaux habitans du premier étage de la maison no 16 du pont Notre-Dame, n’étoient autres que Barozzi et Clarence. Le noble Vénitien avoit accompli l’enlèvement de la fille de Michel avec cette habileté qui donne tant de charme et de prix aux aventures romanesques, et la belle Clarence, si oublieuse, si curieuse, si instinctivement amoureuse, fut balancée au roulis d’un léger navire, sillonnant l’Adriatique, le cap sur la France. Elle avoit dû se réveiller innocente et souillée par les embrassemens d’un vieillard, elle se vit heureuse et coupa-