Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Voulez-vous, lui dit-il avec passion, que je laisse arriver à mes paroles le feu qui brûle mon cœur ?… voulez-vous que mon désespoir se laisse voir à vous avec des cris et des sanglots ?… Tu ne le sais pas, jeune fille, ce qu’il m’en coûte de retenir, ainsi que je fais, ces cris prêts à m’échapper, ces sanglots prêts à briser ma poitrine !… Je ne te parle pas ? c’est vertu de ma part, c’est crainte de te faire partager la violence de mes émotions.

— Oh ! Michel, interrompit avec incrédulité mademoiselle de la Viloutrelle, dès qu’une fois je me suis dit : Tu l’aimeras ! j’ai bien vu aussitôt qu’entre ma passion et la vôtre, il y auroit différence bien grande ! deux amours vous attachent : celui de la science et le mien ; moi, je n’ai qu’un amour ! à celui-là, nulle distraction. Je vous aime, mon Nostredame, et dans mes yeux sachez lire que la violence de vos émotions n’a rien qui soit plus fort que mon amour !

— Enfant !… baisse-les tes beaux yeux, dit le jeune homme un instant oublieux de sa ré-