de son amant ; elle paroissoit heureuse, et lui, laissoit échapper des demi-soupirs de sa poitrine oppressée.
— J’ai voulu que nos adieux se fissent à cette place, ô maître Michel ! mon oncle, ce soir, quitte avec moi Montpellier, et depuis son arrivée, mon doux ami, c’est le seul moment que sa sévère surveillance m’ait laissé. Ne me direz-vous rien ?
Une larme échappée des yeux de Nostredame tomba sur la main de Laure.
— L’expression muette de votre douleur, reprit-elle d’une voix attendrie, me déchire l’ame, maître Michel ; parlez, rendez-moi la force et l’espoir ! cette passion que Dieu a ainsi logée en moi peut se désoler de l’absence, mais devra lui survivre, entendez-vous bien ! le moment de nous revoir arrivé vous fixera à jamais près de moi. Ô mon ami, tu seras mon époux !… mais parlez donc, s’écria-t-elle, en laissant passer sur ses traits, mais comme malgré elle, le charme du sourire.
Nostredame tourna sa tête vers elle.