Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/95

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fut une enfance ; avant ce temps-là, cette esplanade étoit un lieu solitaire, où des esprits rêveurs et contemplatifs venoient jeter leurs rêveries dans le vaste espace d’un des plus beaux points de vue de France : au midi, les belles campagnes du Languedoc jusqu’à la mer ; à l’horizon du nord, le pic de Saint-Loup et les Cévennes ; à l’ouest, les crêtes des Pyrénées, et à l’est, dans le lointain, les Alpes dauphinoises.

Une petite niche en pierre de taille, paroissant assise sur un large banc, s’élevoit sur le point le plus élevé de la plate-forme, à l’ombre pâle d’un grand olivier. Devant cette niche, qui receloit l’image en bois, grossièrement sculptée et mal peinte, de saint Pierre l’apôtre, sur ce banc étoient venus se placer, peu de jours après le 24 février, Laure de la Viloutrelle et Michel de Nostredame.

C’étoit par une matinée au ciel nuageux, mais dont la température étoit tiède, malgré la saison d’hiver ; point de promeneurs sur la montagne, point d’œil curieux pour se placer, tiers indiscret, dans le tête-à-tête ; une main de la jeune fille s’abandonna dans les mains