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position, j’en explorerai l’équateur et les pôles !… oui, il y a des instans où je comprends cette enjambée des temps et des lieux, pour embrasser encore, comme une saisissable unité, cette science, météore en fuite devant le génie de l’homme ! »

L’exaltation de Michel croissoit à chaque mot, sa voix sonore prenoit des tons inaccoutumés, ses yeux receloient une étincelle, qui chatoyoit dans le jour douteux de l’appartement, et Laure stupéfaite écoutoit immobile, les larmes arrêtées comme des perles sur le bord de ses paupières.

— Jeune fille, continua Michel, il y a aussi des instans où mes livres sont tout ouverts sur cette table, les souvenirs de mes lectures passées sont présens et visibles comme les pages de ces livres ; ces alambics, ces matras placés sur leurs fourneaux allumés distillent les plantes que je leur ai confiées, et parfument l’air de leurs vapeurs aromatiques… alors cette chambre prend un autre aspect ; les féeries s’y réalisent, le passé y revient, le présent est