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je suis orpheline et que je pleure ma mère !

— Mon zèle ni mes soins, au moins n’ont pas manqué à ses derniers désirs.

— Oh ! maître Michel, vous l’avez soignée cette bonne mère, comme aurait fait le maître le plus docte qui auroit été mon frère ! » Ces paroles furent dites avec chaleur ; les yeux de la jeune fille se relevèrent sur Nostredame, et, son bras s’avançant, laissa tomber avec confiance sa main sur la main du jeune homme. Lui, posa ses lèvres sur cette main, et, avec un baiser, y déposa une larme brûlante.

— Laure, reprit-il avec inquiétude, mais comme entraîné hors de sa volonté ; Laure, si la perte d’une mère n’étoit pas un malheur trop affreux pour laisser le passage ouvert à une idée étrangère… »

Les lèvres de Laure blanchirent, ses yeux s’ouvrirent plus grands ; Nostredame voulut continuer, il ne le put.

— Eh bien ? demanda la jeune fille avec un indéfinissable accent.