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de Michel ; elle n’écoutoit pas, elle étoit là dans une pose de réflexion douloureuse, car ses beaux yeux étaient voilés de larmes, car son charmant visage étoit bien pâle : admirable pourtant à voir ainsi, le corps un peu incliné de côté, de manière à laisser voir un contour d’une grande pureté ; les épaules, la poitrine nues, une gorgerette n’en voilant par l’éclat.

Lorsque Michel de Nostredame fit entendre l’exclamation Laure ! la jeune fille ne changea point son attitude, ni la direction de son regard ; seulement un rouge léger colora ses joues, et, disparoissant aussitôt, les laissa plus pâles qu’elles n’étoient avant.

— Laure ! répéta le jeune homme en s’avançant auprès de la marche de l’escalier, vous étiez là !… Que faisiez-vous donc à cette place ? ajouta-t-il naïvement.

— Que sais-je ! répondit tristement la jeune fille.

— Et des larmes dans vos beaux yeux !

— Elles s’y renouvellent, mais ne les quittent pas.